Souffrance au travail - Devenir au travail

Le travail devient une scène où le sujet se rejoue, où il peut se construire ou se fragiliser.

Le travail engage la subjectivité ; c’est un lieu où se jouent le désir, l’identité et la souffrance. C’est un espace où se révèlent autant les blessures que les ressources du sujet. En ce sens, le travail devient une scène sur laquelle le sujet se rejoue, où il peut se construire ou se fragiliser.

Il y a dix ans, en tant que stagiaire, j’ai été affectée à un secteur de la Clinique-École de l’Université de Brasilia (UNB), spécialisé dans la souffrance au travail, étudiée sous l’angle de la psychodynamique du travail. La thématique était nouvelle pour moi, et j’étais curieuse de comprendre quel regard la psychanalyse pouvait porter sur ce sujet. Je me suis tournée vers les grands auteurs de cette branche, créée et diffusée par des psychanalystes célèbres comme Christophe Dejours et Pascale Molinier. Cette dernière enrichit le champ en introduisant une analyse des rapports sociaux de genre appliquée au travail, mettant en lumière des formes de travail longtemps invisibles, comme le travail du soin et de l’attention, souvent associé aux femmes et peu reconnu dans sa valeur réelle.